L'Homme 2020

Ce n'est pas moi qui suis élégant, c'est mon costume.Marcel Pagnol

L’une se termine, l’autre commence : au grand bal des Fashion Weeks, l’Homme ouvrait la danse en ce début 2020. Si l’on a appris en septembre de quoi sera fait notre été, cette dernière semaine de la mode masculine donne le ton de l’hiver prochain. Entre sensibilité, force et ambivalence, voici les codes à retenir de cette Fashion Week au masculin.

Ce n'est pas moi qui suis élégant, c'est mon costume.Marcel Pagnol

Une mode éminemment libre

Le streetwear est mort, vive le tailoring !

Le costume à papa se taille la part belle sur les podiums parisiens. Comme chez Louis Vuitton, où Virgil Abloh fait du tailleur le nouveau cool, le chahutant ça et là d’un sweatshirt à capuche. Même son de cloche chez Givenchy : Clare Waight Keller marie le tailleur à de sulfureux cols roulés en latex. Tandis que Vetements assagit ses volumes, Berluti annonce la couleur : bleu vif, fuchsia, vert tendre… Une palette éclatante pour un constat sans appel : en 2020, l’homme (ré)enfile son costume de mille et une manières.

Précieux, tout sauf ridicules

Il n’est pour autant pas question de mâle alpha sur les podiums ; les créateurs s’attachent à bousculer la garde-robe masculine de détails moins conventionnels. Sequins, soie et autres apparats précieux viennent façonner l’homme du futur chez Dior par Kim Jones. La peau elle-même devient matière : on l’orne de fleurs chez Ann Demeulemesteer, alors qu’on porte le costume sans rien dessous chez Hermès… Chic, délicat ou un poil subversif, le vestiaire masculin se veut audacieux.

Nude is the new black

Ex jeune créateur, Jacquemus est devenu le maestro du show événement. Laetitia Casta ouvre un défilé qui nous embarque dans les 90’s (année 97 pour être précis). 50 nuances de beige donnent le ton de la saison et ce dernier n’a plus rien d’ennuyeux sur un baggy nonchalant. La tonalité se réchauffe chez Hermès, où le brun sculpte des silhouettes à l’épure plus que parfaite.

Qui s’y frotte s’y pique

Chez Gucci, un sac floqué du mot « fake » taquine les codes de l’industrie. Chez Valentino, on brode et s’affirme « Bad lover » alors que Loewe pique ses silhouettes juvéniles de détails SM chic. Une mode un brin ironique qui ne manque pas de mordant.

Le joyeux virage green

Enjeu crucial, l’écoresponsabilité fait son chemin sur les podiums masculins, portée par l’avant-garde créative : production upcyclée, tissus recyclés, vêtements durables sont au rendez-vous chez les jeunes labels tels que Bode ou Botter. En parallèle de la Fashion Week, le chausseur JM. Weston lance une initiative green, incitant ses adeptes à faire restaurer leurs paires usées. Une démarche aussi green que stylée repérée aussi sur le podium Giorgio Armani à Milan, et sa collection capsule R-EA (Recycling Emporio Armani), confectionnée à partir de matériaux recyclés et de coton biologique.